
Être attiré par le SM suppose une bonne dose de cérébralité. On fantasme à mort sur des choses qu’on aimerait subir ou faire subir à l’autre. Fessées pincements humiliations ligotage toutes ces petites envies viennent souvent de la cour de récréation et des lectures enfantines. Personnellement Les Malheurs de Sophie et Le bon petit diable de la Comtesse de Ségur puis un peu plus tard Le Club des cinq ont radicalement orienté le cours de mon destin.
Dessins photos ou bandes dessinées donnent de la chair aux rêveries éveillées. La magie des mots et des images mentales qui défilent boostent la libido. Les films contribuent à la part onirique de tout ce qui se déroule subrepticement en nous. Ainsi, des séries comme Chapeau melon et bottes de cuir, Xena la Guerrière ou Dark Ange plaisent aux hétéros soumis qui s’identifient à la victime, mais aussi aux femmes dominatrices, qui se mettent volontiers dans la peau de l’invincible héroïne. Les protagonistes qui affrontent toutes sortes de danger contribuent à développer le masochisme du spectateur passif devant l’écran, qui s’identifie le plus souvent au héros en difficulté, pris au piège par les méchants, voire torturé. Les films de vampires plongent l’imagination dans une atmosphère de séduction ambiguë à caractère sexuel, au moment de la morsure fatale, mais aussi pendant les manœuvres de séduction des prédateurs et de leurs fiancées.
Alors comment libérer ses fantasmes les plus intimes ?
Quelques films récents qui traitent directement du sadomasochisme comme Romance (1999) et La Secrétaire (2003) sont autant d’appels à se réaliser dans ce qu’on a de plus intime : une sexualité qui corresponde à nos fantasmes. Ces deux films laissent d’ailleurs la porte ouverte à tous les espoirs d’épanouissement, puisque chaque histoire se termine par la formation d’un vrai couple SM. Les gays préféreront des représentations nettement plus crues